Études de cas d'endodontie PLP

Objectifs d'apprentissage

Les cas de PLP résultant d'un traitement endodontique raté impliquent souvent des limes endodontiques séparées. Les faits suivants mettent en évidence les caractéristiques qui distinguent les cas de fichiers séparés défendables de ceux qui sont indéfendables.

Synopsis

Cas n° 1

M. A s'est présenté chez le Dr B, dentiste généraliste, avec une douleur intense à la dent 47. Une radiographie a révélé une radiotransparence périapicale et des caries s'étendant à la pulpe de la dent 47. Les dossiers du Dr B indiquent que M. A s'est vu proposer l'option endodontie suivie de la pose d'un pivot et d'une couronne plutôt qu'une extraction, et qu'il a été informé du risque d'échec du traitement du canal radiculaire. M. A a décidé de procéder au traitement de canal.

Le Dr B a anesthésié la dent 47 et a entamé un traitement endodontique, en limant trois canaux.

M. A est revenu deux semaines et demie plus tard pour poursuivre le traitement de la dent 16, au cours duquel une lime rotative s'est séparée dans le canal mésiobuccal. Une tentative de récupération de la lime a échoué et le Dr B a adressé M. A à un endodontiste. Une radiographie prise par le spécialiste a montré une lime séparée d'environ 7 mm de long dans le tiers apical de l'un des canaux mésiaux. L'endodontiste a recommandé un retraitement, mais le patient a opté pour l'extraction. M. A a fait appel à un conseiller juridique qui a écrit au Dr B pour lui demander une indemnisation.

Cas n°2

Mme C a été adressée au Dr D, dentiste généraliste, pour un traitement endodontique après le remplacement d'un amalgame par un autre dentiste. L'imagerie réalisée avant le traitement a montré une courbure importante de la racine mésiobuccale.

Au cours de la procédure, une lime rotative s'est détachée dans le canal buccal courbe. Le Dr D a continué à traiter la dent et une deuxième lime rotative s'est détachée dans l'autre canal buccal. Le Dr D a procédé à l'obturation des canaux et à la mise en place d'une restauration permanente. Une fois le traitement terminé, le Dr D a informé Mme C de la complication.

Mme C a été suivie par un endodontiste qui a conclu qu'un retraitement n'était pas envisageable en raison de l'emplacement des limes et la dent a finalement été extraite. Mme C a fait appel à un avocat et a intenté une action contre le Dr D.

Analyse

Dans le cas n° 1, le Dr B a fait tout ce qu'il fallait :

  • Le dossier de M. A confirme les indications du traitement et le fait que le patient a été informé des options qui s'offraient à lui.
  • Le Dr B a correctement adressé M. A à un endodontiste dès que la complication s'est produite. 

D'autre part, les actions du Dr D dans le cas n° 2 ont suscité de nombreuses inquiétudes :  

  • Le Dr D aurait dû envisager d'adresser Mme C à un endodontiste pour effectuer le traitement en raison du risque plus élevé de séparation des limes associé à une courbure radiculaire importante dans le canal mésiobuccal.  
  • Rien ne prouve que Mme C ait été informée du risque accru de séparation des dossiers en raison de son anatomie ou qu'on lui ait proposé d'être orientée vers un spécialiste.  
  • Le Dr D aurait dû arrêter la procédure après la séparation du premier dossier.  
  • Le Dr D n'aurait pas dû terminer l'obturation et la restauration permanente d'une dent avec deux canaux non scellés.  
  • Le Dr D n'aurait pas dû attendre la fin du traitement pour informer le patient de la séparation du dossier.

Résultats

Cas n° 1 : Comme la séparation des dossiers n'est pas en soi une indication de négligence, la PLP a adopté une position de non-responsabilité au nom du Dr B. L'affaire n'a pas été poursuivie par M. A et comme aucun coût n'a été encouru par la PLP pour défendre le Dr B, aucune franchise n'a été payée.

Cas n° 2 : l'action intentée contre le Dr D a été jugée indéfendable et a été réglée par le versement d'une somme à Mme C, entraînant une franchise pour le Dr D.

Résultats de l'apprentissage

Le cas du Dr B était défendable en raison de la bonne tenue des dossiers par le Dr B et parce que le Dr B n'a pas aggravé la situation en continuant le traitement après la séparation du dossier.

En supposant que le Dr D avait les compétences nécessaires pour s'occuper d'un cas comme celui de Mme C, l'erreur du Dr D n'a pas été de traiter Mme C ou de casser un dossier, mais plutôt de ne pas avoir informé la patiente de la possibilité de faire pratiquer l'intervention par un spécialiste et d'avoir poursuivi le traitement du canal radiculaire après l'incident.

Le fait que le Dr D n'ait pas reconnu ses limites est probablement à l'origine de la perte de la dent de Mme C. PLP a engagé des frais pour régler l'affaire.